|Comptes rendus|Agriculture

Le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, et une délégation de cadres et membres de son cabinet sont allés à la rencontre des producteurs et éleveurs du Zou et des Collines du 4 au 8 octobre 2022. Les performances agricoles et la gestion des stocks de production sont, entre autres, préoccupations discutées lors des séances d’échanges. 

La mission, entamée le mercredi 5 octobre 2022 à Djidja, vise à passer des messages pour booster le rendement de la production du coton dans la zone centre, remobiliser les ardeurs autour de la production de certaines cultures vivrières, gérer les stocks de production pour les périodes de soudure, prôner le couplage agriculture-élevage, encourager à mettre en place des parcelles fourragères pour sédentariser les troupeaux, appeler à la collaboration apaisée entre producteurs et éleveurs. 

« Je fais cette tournée dans la zone centre, Djidja, Dassa, Savalou, Glazoué et Ouessè, pour d’abord fouetter le disponible alimentaire, discuter avec les producteurs sur les cultures qui tiennent le bol alimentaire chez nous. Je veux citer le maïs, le riz, l’igname, le manioc et c’est cette zone centre qui en produit beaucoup. Puis, faire en sorte que le coton dans cette région ait un rendement hors du commun. Les semis ont été tardifs. Mais il y a des pluies compensatrices attendues en ce mois d’octobre pour combler le retard observé dans la mise en place des emblavures, et que nous n’ayons pas des rendements de 1 tonne à l’hectare mais au moins 1,5 tonnes. Il faut donc aller galvaniser les cotonculteurs », précise le ministre DOSSOUHOUI. 

Particulièrement sur le coton, le Ministre a expliqué lors des séances, les dispositions nécessaires à prendre pour atteindre les objectifs de 800.000 tonnes de productions pour la campagne en cours. « Nous devons faire observer que nos prévisions d’emblavure cette année n’ont pas été atteintes. Mais, si nous respectons les itinéraires techniques, si les fumures sont faites à bonnes dates, si les traitements végétatifs et surtout les traitements phytosanitaires avec les produits homologués sont faits, en respectant les différentes fenêtres, nous avons de fortes chances d’avoir de très bons rendements. Nous étions à une moyenne de 1,2 tonnes à l’hectare au Bénin et je voudrais que cette fois-ci, nous allions à 1,4 tonnes au moins. En choisissant de venir dans le Zou et les Collines, c’est parce c’est la zone où les rendements sont bas, 1 tonne à 1,100 tonnes à l’hectare. Les champs doivent être bien traités pour que nous ayons au moins 1,5 tonnes à l’hectare. Ainsi, nous sommes certains de réaliser au moins les 800.000 tonnes. C’est encore possible de l’avoir avec les 573.000 hectares mis en terre ». 

En finir avec les conflits producteurs-éleveurs 

La mise en œuvre du Projet de Sédentarisation des Troupeaux de Ruminants (ProSer) est l’une des solutions du Gouvernement pour réduire, voire éradiquer les conflits désastreux entre producteurs agricoles et éleveurs. Il s’agit, entre autres, de mettre en place des parcelles fourragères, produire l’aliment pour le bétail et réduire le déplacement des animaux. « Je suis venu vérifier ce qui a été mis en terre. Mais je veux aussi faire comprendre à nos agriculteurs et éleveurs qu’ils sont les mêmes. Ils parlent la même langue. Ils sont du même terroir. Fort de cela, je lance un message fort aux agents de terrain qui ont la charge d’aller faire les inspections lorsqu’il y a dégâts. Des enquêtes contradictoires seront toujours réalisées, et si les enquêtes sont biaisées, le coupable sera sévèrement sanctionné. Si le débat au niveau des commissariats est mal conduit, il aura des contrôles à ce niveau et les commissaires qui en seront responsables en tireront les conséquences. S’il y a corruption, le corrupteur et le corrompu seront sanctionnés. Mais tout conflit qui naît, lorsqu’on s’engage à régler cela à l’amiable, c’est déjà le début de la paix que nous prônons », a expliqué le Ministre. 

Pour gérer le disponible alimentaire, le Gaston DOSSOUHOUI a attiré les attentions sur le fait que le marché céréalier, notamment de soja, de riz et de maïs, sera tendu, à cause des poches de sécheresse observées en Chine, en Europe et ailleurs. Alors, a-t-il dit, il n’est pas question de vendre les productions parce que les prix sont meilleurs actuellement et les racheter très chères plus tard pour la consommation. « Si nous ne prenons pas ces dispositions, en laissant partir nos productions vers les pays voisins, nous risquons de ne pas bénéficier des efforts que nous avons fournis. Ce sera une grosse perte », a prévenu le Ministre DOSSOUHOUI. 

Aussi, a-t-il expliqué aux producteurs que l’État a l’obligation de prélever des recettes sur les productions exportées. Ressources qui permettront de mettre en place les intrants pour les productions prochaines. 

À la suite de chaque séance d’échanges, le Ministre et sa délégation visitent un champ pour s’assurer du respect des itinéraires techniques, gage d’une bonne campagne agricole.