C’est désormais parti pour la campagne de commercialisation 2021-2022 des amandes de karité au Bénin. De commun accord, le prix plancher de 100 FCFA le kilogramme – le même que celui de la dernière édition – est annoncé aux acteurs de la filière. Cette campagne prend fin le 31 mai 2022.
Co-présidé par Madame Alimatou Shadiya ASSOUMAN et Gaston Cossi DOSSOUHOUI, respectivement ministre de l’Industrie et du Commerce (MIC) et ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), le lancement officiel de la campagne a connu la participation des autorités politico-administratives, des notables et surtout des différents acteurs de la filière karité.
Comme à son habitude, le ministre DOSSOUHOUI s’est adressé aux acteurs sous la forme de causeries. Pour lui, cette cérémonie de lancement n’est pas un rituel. Le karité qui rentre dans la fabrication de plusieurs produits (agroalimentaires, cosmétiques …etc.) et pour la protection naturelle des sols, occupe plus 600.000 personnes au Bénin, dont les femmes à plus de la moitié, est très important pour le gouvernement béninois. Pour ces raisons, le gouvernement envisage 221.000 tonnes en 2023, contrairement aux 170.000 tonnes actuelles. Invitant les acteurs à plus de prouesses et les têtes couronnées à la sensibilisation, il a exhorté les uns et les autres à préserver l’espèce en évitant les coupes sauvages aux fins d’obtenir du charbon de chauffe et les feux de brousse dévastateurs.
Plus de rigueur et de sérieux
L’honneur est revenu à la Ministre de l’Industrie et du Commerce de lancer officiellement la campagne. « Pour le compte de l’année 2021, le Bénin a exporté environ 40.654,735 tonnes d’amandes de karité contre 66.229,386 tonnes en 2020. Cette contre-performance est justifiée par l’impact du Covid-19 sur les activités économiques en général et sur l’exportation du karité en particulier. Malgré la propagation de cette pandémie qui affecte sérieusement les activités commerciales dans la sous-région et dans le monde, nos producteurs ont pu vendre le kilo d’amandes de karité à des prix élevés atteignant 160 FCFA par kilogramme.
Pour espérer des revenus meilleurs tout le long des chaînes de valeur karité, plusieurs défis doivent être relevés. Il s’agit, entre autres, d’assurer une gestion durable de la ressource Karité ; de faciliter l’accès aux parcs dans les zones difficiles pour le ramassage des fruits de karité ; de faciliter l’accès aux marchés internationaux à nos transformateurs ; de poursuivre la promotion de la filière karité en l’intégrant dans les divers programmes de développement ; de maîtriser les flux transfrontaliers ; d’accroitre les investissements structurants dans l’industrie et autres équipements de transformation etc. ».
Dès lors, la ministre en charge du Commerce a exhorté à plus de rigueur et de sérieux dans la mise en œuvre des différentes décisions des mesures aux fins d’un meilleur suivi et d’une régulation efficiente des flux transfrontaliers. Ce qui doit aider à éviter la concurrence déloyale. Autrement, les textes en vigueur en République du Bénin assortis de sanctions aux acteurs indélicats seront appliqués, a-t-elle prévenu.
Plaidoyer pour un réel accompagnement
La ministre Alimatou Shadiya ASSOUMAN a saisi cette opportunité pour remercier et saluer le Chef de l’Etat, le Président Patrice TALON « pour l’attention qu’il ne cesse d’accorder au développement du secteur agricole en général et à la filière karité en particulier… ». Mêmes sentiments à l’endroit de son collègue en charge de l’Agriculture et de ses collaborateurs. Ces différents efforts, ayant offert plus de productions agricoles pour l’industrie et la commercialisation. Tout comme ses prédécesseurs, elle a invité au strict respect des mesures barrières contre la propagation du Covid-19 dans les opérations de commercialisation des produits du karité.
Que ce soit Monsieur Roland Joseph Gounou LAFIA ou Bio Bayé SANNI, respectivement maire de Nikki et représentant du Préfet du Borgou, ils ont tous remercié le gouvernement pour le choix de Nikki qui dispose d’énormes potentialités pour la culture et le développement du karité au Bénin. Pour sa part, Madame Mamatou DJAFFA, Présidente de la Fédération nationale des femmes transformatrices de Karité et représentante du Président de l’Interprofession Karité Bénin, c’est la croisée des chemins. A l’en croire, le karité occupe aujourd’hui plus de 200.000 femmes et constitue leur plus grande source de revenus, surtout en cette période de soudure et de prérentrée scolaire. Convaincue que le gouvernement béninois est conscient de leur rôle dans le développement économique et social du Bénin, elle a invité les partenaires techniques et financiers à les accompagner.
Les manifestions du lancement de la campagne de commercialisation 2021-2022 des amandes de karité ont pris officiellement fin avec la visite des stands où des produits dérivés du karité ont été exposés.