La séance d'audition a été longue et des aveux ont été faits. La plus dure des sanctions a été celle dont a écopé un agent du ministère de la Santé détaché sur le site VIP de Cotonou. Il a été condamné à 24 mois d'emprisonnement ferme. Deux autres personnes, des intermédiaires de supposés faussaires non encore identifiés, s'en sont tirées avec 18 mois d'emprisonnement ferme et 200.000 FCFA d'amende. 14 autres personnes retrouvées en possession des faux certificats ont été condamnées à six (06) mois d’emprisonnement assortis de sursis et deux cent mille (200.000) francs CFA d’amende. 4 autres ont été relaxées purement et simplement de même qu’un couple américain.
A la barre, les niveaux d’implication étaient de divers ordres. Le premier lot et d’ailleurs le plus grand, concernait les personnes détentrices de faux certificats mais qui, dans le fond, n’étaient que des victimes au regard de leurs explications. Les scénarii étaient variés. Certains mis en cause ont affirmé avoir été floués par des intermédiaires de voyage qui leur ont délivré de faux tests. D’autres ont affirmé avoir obtenu des résultats positifs et de peur de rater le vol, ont pu réussir à se faire délivrer des résultats négatifs relativement authentiques. A la barre, l’un des inculpés a même confié au Tribunal qu’un agent lui a fait payer 20.000 FCFA lui faisant croire que son résultat était positif. Une fois la somme empochée, il lui délivre plus tard son résultat qui était au départ négatif.
Après la vague des détenteurs de faux certificats, la parole a été donnée à l’agent du ministère de la Santé qui n’a pas hésité à passer aux aveux. Il a expliqué dans les détails son forfait. Idem pour les deux passeurs qui se limitaient à affirmer qu’ils n’avaient pour mission que de remettre les résultats aux voyageurs, réfutant en bloc toute hypothèse d’une possible complicité avec d’autres personnes qui pourraient être les cerveaux du réseau.
Dans ses réquisitions, le Procureur de la République a appelé à un effort conjugué pour dénicher les vrais cerveaux, s’il en existe, de ce qu’il conviendrait d’appeler réseau mafieux.