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Le Président Directeur Général du Complexe Oléagineux d’Agonvy (CODA-BENIN S.A) a sollicité une audience auprès du Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Elle a eu lieu le mardi 31 août 2021 à la salle de conférence du Ministère, en présence, côté du Ministère, de la Secrétaire générale et son adjoint, du Conseiller technique juridique, du Conseiller Technique en charge de la promotion de l'entrepreneuriat agricole, et côté CODA-BENIN S.A de l’Assistant juridique et de l’Assistant du PDG.  

D’entrée, le PDG du Complexe Oléagineux d’Agonvy (CODA-BENIN S.A) a posé un problème de non ou peu d’approvisionnement de son unité en régimes de palme. Conséquence, selon Madame Amoudatou AHLONSOU Veuve GBADAMASSI, l’unité tourne en sous régime et à perte. Elle regrette que les coopérateurs vendent les régimes de palme à tout le monde, sauf à CODA-BENIN S.A. Et le PDG s’en étonne. Son assistant, Mariano OGOUBIYI, dira que la capacité de l’unité est de 70.000 tonnes mais que ces dernières années, les livraisons de régimes de palme sont tombées jusqu’à 7.000 tonnes. Il reconnaît cependant que des réformes, il est désormais exigé un partenariat de campagne entre les coopérateurs et les unités de transformation. L’Assistant du PDG a ajouté que CODA-BENIN S.A a proposé un partenariat aux coopérateurs mais depuis 2020, le problème perdure.  

Après avoir écouté le PDG CODA-BENIN S.A et ses collaborateurs, le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a fait certaines observations. Gaston Cossi DOSSOUHOUI, a d’abord souligné que depuis le 30 juin 1997, l’Etat s’est désengagé de la gestion des Coopératives d’Aménagement Rural (CAR), privatisant ainsi les unités industrielles de la SONICOG qui exerçait la tutelle des CAR. L’huilerie de palme du Grand Agonvy comme les autres, est privatisée. Elle est rachetée par la Société industrielle dénommée Complexe Oléagineux d’Agonvy (CODA-BENIN S.A). Puis, le Gouvernement d’alors a souhaité que les CAR prennent des actions dans le capital social des sociétés industrielles. A cet effet, en qualité de coopérateurs, les CAR pourront bénéficier des dividendes proportionnels à leurs actions en cas d’exercice excédentaires.  

Pour le cas de CODA-BENIN S.A, dira le Ministre DOSSOUHOUI, 17 CAR de l’Ouémé et du Plateau détiennent 7% du capital social, soit un total de 35.000.000 FCFA. Seulement, regrette-t-il, malgré les résultats excédentaires enregistrés lors des premières années d’exploitation, allant même au-delà du milliard, CODA-BENIN S.A n’a pas respecté ses engagements relatifs à l’affectation d’une partie des excédents aux CAR à titre de dividende proportionnelle à leurs actions. Les CAR en ont déduit un marché de dupe. Elles ont entrepris en vain des démarches pour récupérer leurs actions. Alors, les CAR ont trouvé comme solution de vendre leurs productions aux privées et non à CODA-BENIN S.A. 

En plus, le Ministre a fait savoir que le partenariat de campagne entre coopérateurs et les huileries doit se concrétiser chaque année. Pour le cas de CODA-BENIN S.A, depuis 7 ans, les accords de campagne ont été suspendus du fait du refus du Complexe d’octroyer des dividendes aux CAR suite aux exercices excédentaires. Mieux, CODA-BENIN S.A n’a pas pris part au processus de sélection des entreprises désireuses d’acheter des régimes de palme dans les CAR, conformément à la lettre circulaire N°2441/MAEP/DC/SGM/CTOPEA/DLROPEA/SA du 05 juillet 2021. Ce qui explique sa mise à l’écart parmi les clients retenus pour la campagne en cours.  

Suite à ces observations faites par le Ministre, le PDG CODA-BENIN S.A s’est confondue en excuses et a souhaité que l’autorité l’aide à remonter la pente, car, dit-elle, l’entreprise est au bord du dépôt de bilan. L’unité reste devoir plusieurs mois d’arriérés de salaire aux travailleurs, avait souligné l’Assistant du PDG. 

Des échanges, le Ministre et ses collaborateurs présents à l’audience ont retenu qu’il était nécessaire d’accompagner l’unité à se redresser dans les règles de l’art afin d’empêcher qu’elle ne ferme les portes, donc sauver les emplois et les salariés dont plusieurs familles profitent. Le Ministre a promis faire organiser d’autres réunions entre certains de ses collaborateurs et des responsables à divers niveaux du Complexe pour les amener à trouver des solutions aux maux qui minent l’unité. Il a également promis associer le PDG à des ateliers pouvant permettre de rehausser sa capacité de mangement. Car, pour reprendre les observations de la Secrétaire Générale du MAEP, Madame Françoise ASSOGBA KOMLAN, c’est un vrai problème de leadership féminin qui se pose.