|Tournée présidentielle

Ce lundi 7 décembre 2020, 18ème jour du périple, le cortège présidentiel est dans le département de l’atlantique pour la séance d’échanges directs avec les populations dans le cadre de la tournée nationale de reddition de comptes. Ainsi, après Bohicon très tôt le matin, puis après Toffo, le président Patrice Talon est à Zè, dans le département de l’Atlantique. Historique ! en effet, cela fait 42 ans qu’un chef d’Etat en activité n’est plus allé à la rencontre des populations de cette commune. L’ambiance est donc celle des grands jours pour une séance de travail néanmoins consacrée aux questions de développement. 

Dans cette 53e commune retenue pour l’exercice d’évaluation publique de l’action publique des 5 dernières années, le Président Patrice Talon a été très ému par l’accueil qui lui a été réservé. Signe de l’attachement, de la reconnaissance des populations et surtout du caractère historique de cette visite.

A l’assistance composée d’élus communaux et locaux, de représentants de femmes, de jeunes, de têtes couronnées et autres dignitaires, le président Patrice Talon a expliqué qu’il était temps que le Bénin commence à donner satisfaction à ses besoins élémentaires. « Je vous avais dit, il y a cinq ans, que la chose était possible et qu’un mandat suffirait pour renverser la tendance », rappelle le président de la République. « Nous ne pouvons satisfaire tous nos besoins partout et en même temps. Ce que les populations attendent, c’est voir les dirigeants prendre en main leurs besoins. Nous avons fait le pari il y a cinq ans. En tant que chef d’équipe, je suis venu vous rendre compte de ce que nous avons fait ensemble », indique-t-il. Le Président Talon était aussi porteur d’un message d’assurance et de persuasion aux populations de Zè qui sont aussi en droit d’attendre des signes de la solidarité nationale. Ainsi, s’il est conscient que presque rien n’a commencé à Zè, il a invité les populations à partager le constat que le pays est en chantier et change à bien d’égards. « Le pays est en chantier et l’ampleur montre que nous tous avons pris le pays en main y compris Zè. Nous n’avons pas la prétention de régler tous les problèmes du Bénin en une fois », explique le chef de l’Etat. Le chef de l’Etat s’est lancé dans une explication pour démontrer aux habitants de Zè la pédagogie du sacrifice pour le mieux-être. « Nos peines permettent de satisfaire nos manques. Nous commençons à régler nos problèmes. Le pays demande un peu de sacrifice et de ce qui est fait, nous commençons à satisfaire tous les manques qui paraissaient éternels », soutient-il. Aux populations de Zè, le président de la République a donné l’assurance que les besoins des populations ne peuvent plus longtemps souffrir au regard de la dynamique qui est actuellement en cours dans le pays. Cette dynamique, selon le président de la République, implique de grandes réalisations dans chacune des localités du pays, tout en résolvant les difficultés qui font les souffrances des populations. Ce qui réjouit aussi le chef de l’Etat, c’est que « nous commençons à laisser l’argent public construire le pays ». En cela, il a particulièrement salué l’engagement des populations qui ont compris l’enjeu, et « serrent la ceinture » pour la cause du développement. Le Président Patrice Talon convie ses concitoyens de Zè à être rassurés quant à leurs besoins encore insatisfaits.

Ce dont ne doute pas un seul instant le maire de la commune. Même si de nombreuses réalisations sont toujours attendues, la commune de Zè se porte déjà mieux que par le passé. Elle connait déjà « la marque la Rupture », selon Moussa Amadé, son maire. A l’instar des maires des communes déjà parcourues, celui-ci reconnait à son tour que le pays s’est lancé avec le président Patrice Talon dans l’ère des grandes réformes et grandes réalisations et fort heureusement, Zè n’a pas été oubliée. Elle a amélioré sa sécurité avec l’avènement de la police républicaine et s’est vu dotée de trois commissariats. La fixation des douze départements avec la commune d’Allada comme chef-lieu rapproche l’administration des populations qui peuvent bénéficier de nombreuses prestations à moindre coût et dans des délais raisonnables, reconnait le maire. Le règlement des différends sur les Coopératives d’aménagement rural (Car) a contribué à l’instauration sur les périmètres d’un climat de paix et de bonne gouvernance avec une heureuse perspective pour la filière qui sort ainsi d’une longue crise de vingt ans. Zè n’est pas restée en marge des cantines scolaires et celles-ci ont eu l’avantage de maintenir les enfants à l’école. Ces mêmes enfants et leurs parents jubilent avec le projet Ravip, véritable instrument de développement permettant aux citoyens de disposer d’actes de naissance, selon le maire de Zè.

Au plan des infrastructures, Zè a bénéficié du bitumage de la voie Misséssinto-Zinvié-Zè, du pavage de son centre-ville, de l’aménagement de plusieurs pistes de desserte rurale, des hangars dans le marché de Sèdjè Dénou. De nouveaux collèges ont été également construits à Yokpo et Adjan, et d’autres établissements ont bénéficié de l’ouverture de second cycle. Toujours dans le domaine de l’éducation, des modules de salles de classes dans de nombreux établissements et pour ce qui est de la santé, la construction de l’hôpital de zone Allada-Toffo-Zè permet un accès plus facile aux soins de santé de qualité. 

Au plan économique, l’aéroport annoncé à Glo Djigbé et la zone économique spéciale donnent un énorme espoir aux populations et surtout aux jeunes confrontés aux dures réalités du chômage. Zè qui se voyait comme « l’enfant oublié de la République » a vaincu le signe indien, salue son maire.

Le maire Moussa Amadé a tout de même exprimé quelques doléances. Il souhaite voir les couches vulnérables de sa population bénéficier du projet Arch, du microcrédit Alafia, du système d’intégration d’eau multi-villages, des usines de transformation des produits agricoles, des commissariats dans les arrondissements restants, de la réhabilitation de la Maison des jeunes, d’un stade omnisports, de l’extension du réseau électrique, des infrastructures routières pour le désenclavement… et pout tout cela, Zè penche pour l’achèvement de l’œuvre de redressement national entamée depuis avril 2016 et donc d’un PAG II.