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La ville de Gogounou, porte d’entrée dans le département de l’Alibori par le Sud, est une Commune située à plus de 615 km de Cotonou,  traversée de part et d’autre, sur 45 km,  par la RNIE2 qui relie le Bénin au Niger.  Étalée sur une superficie de 4910 km2, soit 18,66% de l’ensemble de l’Alibori, Gogounou a une population estimée à plus de 120.000 habitants. Elle est limitée au Nord-Est par la Commune de Kandi, au Nord-Ouest par la Commune de Banikoara, à l’Est par la Commune de Ségbana, à l’Ouest par la Commune de Kérou, au Sud par la Commune de Bembèrèkè, au Sud-Est par la Commune de Kalalé et au Sud-Ouest par la Commune de Sinendé. 

Deux interprétations, toutes héritées de la tradition orale, tentent de renseigner sur l’origine du  nom « Gogounou » Pour la première source toute aussi légendaire que la seconde, la population qui occupait les lieux, s’était installée dans les grottes pour être à l’abri des agresseurs. C’est ce qui explique que l’ancien site de Gogounou soit entouré de collines, avec « mort à l’ennemi » qui tenterait de franchir ces collines, comme devise pour les populations autochtones.  Ce qui donna au village, le nom de « colline de la mort » ou en langue locale : GÒ (la mort) et GUURU (la colline) qui va devenir par altération phonétique GOGOUNOU. 

La seconde interprétation est liée au boa, considéré comme un totem qui se trouvait sous une grotte. Ce qui a donné au village installé près de la grotte, le nom de la « colline du boa » : Gobani (boa fétiche) et Guuru (colline). Ce qui donne gobani n’guuru, c’est-à-dire colline du boa devenu plus tard Gogounou.
Pour ce qui relève des origines de la Commune, plusieurs sources concordantes attestent que Gogounou était connue sous le nom de Bagou Tem qui s’étendait de Sonsoro au Nord jusqu’à Dougou au Sud et faisant frontière avec le Kpably Tem (Kérou) dans l’Atacora à l’ouest. La majorité des localités de la commune est créée vers les années 1800. Les premiers occupants étaient les Baatombu, suivis des Wassangari (princes) de la dynastie Gbassi Mako descendant de l’empereur Kpégounou Dassi Kpounou, des Yaris. Le Wassangari était la première autorité du pouvoir politique traditionnel. Les Baatombu étaient des chefs, des guerriers. Dans l’Alibori, seuls les guerriers de Bagou ont fait face à l’armée française lors de la colonisation. Cette rébellion contre les Blancs a fait dévier de Bagou la route Inter-Etats Cotonou-Malanville. Les Koros (Baatombu Koros venus du Burkina-Faso) et les Peulh cherchant de protection contre les agresseurs à cause de leur immense patrimoine (troupeaux de boeufs) se sont ajoutés aux Baatombu (venus du pays Boo) et aux Wassangari. La région de Bagou a connu un passé glorieux et était connue au-delà des frontières nationales notamment au Ghana et au Nigeria. Ce qui caractérisait les filles et fils de cette région de Bagou, c’est la bravoure, l’audace, le sens de la fraternité, de l’honneur, du sacrifice, de la justice et de la défense farouche de leurs territoires contre toute sorte d'ennemi quelle que soit sa puissance. Ces qualités ont valu à la région de Bagou sa réputation de citadelle imprenable.
Les Touré, Mandé et Koumatè étaient des griots, des musiciens et des marabouts des princes Wassangari. Tout ce beau monde cité plus haut vivait très uni et défendait leurs terres avec un  courage sans limite.

Sur le plan de son organisation administrative, la Commune de Gogounou compend six (06) arrondissements que sont : Bagou, Gogounou, Gounarou, Sori, Sougou-Kpan-Trossi et Wara. Des unités administratives à leur tour éclatées  en 66 villages et 13 quartiers de ville dont la gouvernance locale est du ressort du maire Seydou Barry Tidjani. 

La commune Gogounou est composée de trois principaux groupes ethniques : Baatombu 49,4 % suivi par les Peulh 43,5%. Le dernier groupe représenté par les Dendi, Nago, Fon Djerma, Gourmantché et les Fulbé est celui des étrangers, venus des autres localités du Bénin et des pays de la sous-région comme le Niger, le Nigéria, le Burkina-Faso, et le Togo. L'Islam est la région dominante. Elle est pratiquée par 67,1% de la population. Le Catholicisme et le Protestantisme sont pratiqués respectivement par 7,8% et 0,9% de la population. Les religions dites traditionnelles représentent 11,1% environ.

Toutes ces populations, essentiellement portées vers une production agricole très diversifiée et l’élevage des bovins en pleine extension, mènent leurs activités génératrices de revenus, sur  un relief essentiellement constitué de plaines et de plateaux surmontés de collines qui peuvent culminer parfois jusqu’à 300 mètres de hauteur. Elles travaillent donc tout naturellement des  sols issus du socle-granito gneissique, pour la plupart ferrugineux et très propices à l’agriculture. Elles rencontrent  également la présence de plaines alluviales dominées par des sols alluviaux, argilo-sableux, assez riches du fait des apports en matières organiques par la montée annuelle des eaux du fleuve qui font parfois des dégâts considérables dans les exploitations agricoles. Une part importante évaluée à 123 500 hectares (PDC III) est réservée aux éleveurs et leurs pâturages, dans cette région où le climat, de type soudano-guinéen, est marqué par une saison pluvieuse entre mai et octobre, où en moyenne annuelle, les précipitations peuvent atteindre 1856 MM. Puis une saison sèche qui éprouve les nerfs entre novembre et avril, avec en pointe une période d’harmattan qui sévit entre novembre et février. 

L4ancien ministre de l'agriculture et ancien député, feu Saka Saley est originaire de la Commune de Gogounou qui compte parmi ses enfants, des personnalités parmi lesquelles, on peut retenir  :
• Pr Léon Bani BIO BIGOU (Ancien SG/UAC)
• Soulé sabi MOUSSA (Ingénieur Agronome, Ancien Député à l’Assemblée)
• Pr Moctar ADAMOU (Actuel Doyen de la FADSP/Université de Parakou)
• El Hadj Aboubacar TIDJANI (Actuel Président ANOPER)
• Ibila DJIBRIL, Président du Conseil d’Administration du Fonds Mondial du Changement Climatique ;

La Commune de Gogounou, très attachée à la tradition et à son héritage culturel, célèbre la fête de la Gaani de Sougou-Kpan-Trossi où se trouve également la forêt sacrée Affuossi.