|Tournée présidentielle

La 13ème journée du périple d'échanges directs avec ses concitoyens et de reddition de compte initié par le Chef de l'Etat, est comme celle de la restauration de la dignité des communes qui se sentent en marge de la solidarité nationale et donc oubliées par la République. 

Ce samedi 28 novembre 2020, le cortège présidentiel met le cap sur Agbangnizoun, après la séance à Djidja. Une quarantaine de kilomètres à parcourir. Là bas, l'effervescence monte déjà. La mobilisation prend de l'ampleur et tout le monde rallie la mairie de la localité où doit se tenir la séance. Agbangnizoun vit un moment exceptionnel et personne ne veut se faire  compter cet événement, à la limite, inédit.
Approché pour nous indiquer où nous soulager d'une urine en attente, un vigile préposé à la surveillance d'un bâtiment administratif qui jouxte l'hôtel de ville, l'air ailleurs, nous répond : "Je suis seul ici. Tout le monde est là-bas. Ils sont partis accueillir le Président Talon. Moi, je ne peux pas. Est-ce que ces choses arrivent souvent ici", s'interroge-t-il, tournant fébrilement le bouton d'un transistor qui a quand même vécu. Soudain, un peu rassuré alors qu'il tombait sur la fréquence qu'il recherchait, le "gardien" pointe du doigt un espace et dit : "ne vous gênez pas. Allez dans les herbes là-bas". En effet, les échanges sont retransmis en direct sur les radios locales qui couvrent les zones parcourues afin de permettre à ceux qui n'auraient pas pu faire le déplacement de vivre en direct et de ne rien rater de la séance. 

C'est l'ambiance qui régnait sur la terre hospitalière des antilopes ce samedi dans l'attente du Chef de l'Etat. Tout le monde veut entendre mais surtout voir l'homme qui, comme le disent presque les 73 mille habitants de cette cité, leur a "lavé la honte". Et le maire de la commune va extérioriser ce sentiment dans son mot de bienvenue lorsqu'il dit que Agbangnizoun, la terre hospitalière des antilopes, a retrouvé le sourire depuis 2016 car jusque-là, elle se sentait presque oubliée par la République. Il félicite le Président Patrice Talon de tenir ses promesses de campagne. Chose qu'il juge rare et le remercie de les avoir sortis de l'oubli à Agbangnizoun. Et pour cause, cette commune est prise en compte dans le PAG 2016-2021 qui se déploie. A en croire le maire, Agbangnizoun passe de l'ombre à la lumière et vit une nouvelle ère de son histoire grâce aux nombreux chantiers ouverts et qui l'impactent. Il énumère les travaux d'aménagement et de bitumage des routes Toffo-Lalo-Agbangnizoun-Abomey-Djidja, Toffo-Lalo-Abomey-Bohicon-Zogbodomey, le programme de renforcement du système d'alimentation en eau potable du plateau d'Abomey qui dessert la commune et l'achèvement des travaux du marché du chef-lieu de la commune abandonnés depuis 2011. Cette cité a également été dotée de 3 unités de commissariat d'arrondissement au cours de ce quinquennat.

Ce bilan jugé élogieux par beaucoup de natifs de cette commune reste très modeste selon le Président de la République qui tempère dès l'entame de ses propos : "Je connais bien Agbangnizoun . Les circonstances ont fait perdre espoir à tout le monde et elle ne croyait plus en rien du tout. C'est vrai que pour venir ici, on draine moins de poussière" allusion faite au chantier routier en cours. Le Chef de l'Etat face aux nombreuses doléances exprimées assure que Agbangnizoun n'attendra pas 10 ans avant d'avoir son stade omnisports. "C'est déjà acquis, c'est programmé", confie-t-il avant d'ajouter que  Agbangnizoun aura progressivement ce qui lui manque.

Invitant l'auditoire à voir globalement les progrès accomplis ensemble depuis 5 ans pour nourrir l'espoir que les préoccupations locales ont de grandes chances d'être réglées au regard de la dynamique en cours, le Chef de l'Etat avoue que c'est difficile mais c'est la mission des dirigeants, de construire le pays. "Personne ne viendra le faire à notre place si nous voulons laisser en héritage quelque chose de digne" a-t-il souligné. Le Président a également expliqué à l'assistance que dans les secteurs de la santé et de l'éducation, les résultats sont moins probants, moins perceptibles mais les jalons sont posés. Et de conclure : "le bilan est bon même si nous n'avons pas tout réglé".

Agbangnizoun a encore beaucoup de préoccupations mais la cité des antilopes est convaincue que la marche enclenchée par le Président Talon est salutaire et au terme de la séance, elle entend peser de tout son poids pour que la dynamique se poursuive. Pour cela, elle sait pouvoir compter encore sur l'homme.

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